19.7.06

In Nomine Patris au festival Ciné-Résitances de Foix


Le documentaire In Nomine Patris de Myriam Tonelotto et de Marc Hansmann a été programmé dans la sélection « au piège de la famille » au festival Ciné-Résitance de Foix. Un débat avec la réalisatrice a suivi la projection.

10e festival international de films
Le festival de Foix s'inscrit dans une longue tradition de Résistances. Depuis les Cathares jusqu'aux Guerilleros de la Retirada en passant par les Demoiselles, les habitants des montagnes ariégeoises se sont toujours positionnés contre le pouvoir central, la religion officielle, les caporaux de l'empire ou les maîtres des forges.
Mais comment espérer changer la société si les éléments d'analyse et de critique qui fondent l'avenir sont réservés à une élite qui monopolise tous les pouvoir ? En donnant à voir des documentaires et des fictions sur des thématiques allant à contre courant des idées reçues, en permettant aux spectateurs de devenir les acteurs de leur propre histoire et non des consommateurs de la société de spectacle, année après année, Résistances construit une utopie libertaire.

In Nomine Patris dans la presse


Article paru le 12/07/2006
FOIX (09) - RENCONTRE. QUAND LES HOMMES SE CACHENT DERRIÈRE LA PATERNITÉ POUR CONSERVER LEURS PRIVILÈGES.
Myriam Tonelotto, convaincre par la preuve
Belle rencontre, hier à Résistances qui avait invité la cinéaste italienne Myriam Tonnelotto à présenter deux de ses films documentaires, Lobbying, au-delà de l'enveloppe et In Nomine Patris.

En l'écoutant, on est frappé par son discours carré, précis qui avant d'être militant, s'appuie sur des faits, des études incontestables, des statistiques fiables qu'elle s'évertue à décortiquer pour en comprendre la face cachée.

Quand un sujet l'interpelle, qu'elle décide de s'en emparer parce qu'un faisceau d'impressions indique qu'il se passe quelque chose, elle mène l'enquête avec rigueur se méfiant des idées reçues, des préjugés, de la désinformation savamment distillée par ceux qui y ont intérêt pour embrouiller les pistes.

Les résultats de ses investigations sont souvent dérangeants. Pourtant, elle le dit, elle ne court pas après les révélations fracassantes, les scoops qui font long feu ; ce qui l'intéresse avant tout, c'est de démonter le discours politique : « ce n'est pas la divulgation de mini-scandales qui font avancer les choses, ils servent à alimenter le journal de 20 heures ; c'est le sentiment d'oppression et d'injustice qui en grandissant pousse les citoyens à agir… c'est eux qui peuvent changer les choses. »

Comme le pourraient tous ces hommes qui après une séparation veulent que leurs droits de père ne soient pas niés, mais ne se reconnaissent surtout pas dans la poignée de réactionnaires d'extrême droite qui prétextant la défense de la paternité, tentent de faire réviser les droits des femmes. En s'attaquant à ce problème dans son film In Nomine Patris, à voir absolument, elle s'est documentée sur ce mouvement « masculiniste » qui s'avère n'être qu'un mouvement de crispation des hommes sur leurs privilèges et qui par exemple au Québec réussit à remettre en question la mixité dans les écoles.

La séparation des filles et des garçons est dans l'air du temps en Europe où les magazines pour fillettes et adolescentes en font des sujets « société » ! Vigilance ! Elle n'hésite pas ajouter que le mouvement féministe (à propos duquel elle a aussi mené l'enquête) est lui un mouvement d'émancipation ; «le mot féminisme, insiste-elle, n'est pas un gros mot mais le synonyme d'anti-racisme».

Anne Déro